Encore une petite pépite signée R.J. Ellory ! Je crois que dans le style roman d’ambiance, on peut difficilement faire beaucoup mieux.
Préparez votre polaire, vos gants et votre bonnet. C’est au Nord-est du Canada que cette histoire se déroule, dans le village de Jasperville.
Il y fait extrêmement froid, nuit durant d’interminables hivers, un vent glacial souffle sur le plateau gelé où les habitants mènent une vie difficile rythmée par l’exploitation des mines d’acier de la firme Canada Iron, unique raison de l’installation des villageois dans cette nature hostile coupée du monde.
Jack a fui Jasperville, promettant à son petit frère Calvis de revenir le chercher. Mais il n’est jamais revenu, choisissant de tirer un trait sur son enfance.
Aujourd’hui, il n’a d’autre choix que d’affronter son passé et de retourner à Jasperville. Calvis est accusé de tentative de meurtre, ce qui semble être en lien avec les étranges décès de jeunes filles de son enfance. Des bêtes sauvages en seraient l’origine. Et si la vérité était tout autre ?
« L’enfer est vide, dit Calvis, tous les démons sont parmi nous. »
J’ai été transportée à Jasperville.
L’écriture de l’auteur est toujours aussi sublime et immersive. Tout en délicatesse, en justesse, il réussit la prouesse de rendre beau un roman sombre et angoissant. Ses personnages sont profonds, touchants, tourmentés ce qui suscite la compassion du lecteur.
Le décor est magnifique et pourtant tellement terrifiant. La vie en autarcie dans ce bled paumé et gelé rendrait fou n’importe qui, surtout lorsque se mêlent réalité et légende.
« Comme un vide, un trou noir, Jasperville aspirait la vie de tout et de tout le monde »
La ville prend une énorme place dans le récit. C’est un personnage à part entière, avec ses démons, ses mythes, sa personnalité sombre et peu engageante. Elle est secrète, voit tout mais n’est que mutisme. Sournoise, elle fait gangréner un sentiment de culpabilité qui ronge lentement ses habitants, leur permettant seulement de survivre s’ils ne sombrent pas dans la folie.
Jasperville (j’espère) est désormais Despairville
Jack se remémore son enfance dès le début du voyage, puis retrouve les fantômes du passé qui l’attendent à son arrivée. Ils semblent lui parler.
La construction passé/présent entretient le suspense tout en faisant monter la tension provoquant une sensation d’oppression grandissante jusqu’au dénouement.
Un huis clos glaçant, à l’atmosphère mystérieuse et aux personnages torturés par un passé qu’ils préfèreraient oublier.
Je me suis vraiment régalée avec cette lecture que je vous conseille sans hésitation.
- Ellory, R.J. (Author)
Résumé :
Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d’acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.
Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper. L’aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu’affronter la vérité.
Dernière mise à jour le 2024-12-06 / Liens affiliés / Images de l'API Amazon Partenaires