Pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez que mon univers littéraire de prédilection c’est le polar/thriller et plus généralement tout ce qui touche à la littérature noire. Cette année je me lance le défi de diversifier un peu mes lectures et je me tourne progressivement vers des écrits de littérature française. Si je suis motivée pour de nouvelles découvertes, il va quand même falloir me tenir en haleine, me surprendre, m’intéresser et me faire vibrer. 

Bonne pioche avec le premier roman de Sophie Pointurier.

Depuis trente ans, Petra et Peter Wolf, peignent des toiles qui vont aujourd’hui être réunies dans une exposition au MET. C’est un couple prolifique très en vogue, lui surtout. Il est créatif, mystérieux, souffre de phobie sociale et administrative ce qui explique qu’on le voit peu. Petra occupe le devant de la scène. Dans le milieu, elle est décrite comme froide, castratrice, possessive et habille pour cultiver les névroses de son mari. Peter refuse de se montrer et de participer à des interviews à l’occasion de l’exposition. Le bruit court qu’il a disparu. Les soupçons se tournent vers Petra. Mais qu’en est-il vraiment ? Entre Paris, Berlin et New York, l’autrice nous embarque dans un voyage artistique et historique qui commence à l’époque de la chute du mur de Berlin.

Si vous cherchez un récit à l’allure soutenue et trépidante, passez votre chemin. Néanmoins, un fil rouge avec du suspense  – qui s’apparente presque à un polar- a su me maintenir intriguée pendant l’intégralité de ma lecture. L’enquête policière sur la disparition de Peter est secondaire mais entretient parfaitement le mystère et pousse le lecteur à élaborer des théories. C’est un procédé d’écriture habile, car le but premier de ce récit est de questionner sur la place de la femme dans l’art, et par extension dans la société.  

C’est une lecture féministe et féminine, engagée mais tout en finesse. L’écriture est percutante et fluide, vraiment très agréable à lire. Il y a également tout un contexte historique sur la chute du mur de Berlin que j’ai trouvé intéressant et instructif étant complètement passée à côté lors de ma scolarité.

Si comme moi, vous n’êtes pas calés peinture et histoire de l’art, cette lecture peut sembler effrayante au premier abord. J’ai eu quelques inquiétudes au début, mais finalement non, ça passe très bien. Inutile de chercher les noms des artistes cités sur Wikipedia, ils sont fictifs. Laissez-vous juste embarquer par l’histoire et ses personnages charismatiques.

Une très bonne lecture en ce qui me concerne, mais pour être honnête, je ne pense pas que cela plaira à tous les amateurs de littérature noire. En revanche, ce serait dommage de passer à côté. Si vous avez l’occasion de croiser ce livre en librairie, lisez les premières pages pour vous faire une idée. Vous serez vite fixés.

La femme périphérique
  • Pointurier, Sophie (Author)

Résumé :

Peter et Petra Wolf forment le couple le plus en vue de la scène artistique allemande depuis les années 1990. Il est l’artiste maudit de l’Est dont on a perdu la trace, elle est l’ancienne professeure d’arts plastiques venue de l’Ouest que le petit monde de l’art envisage comme la gardienne du génie de son homme. Une femme sans talent qui divise dans un pays coupé en deux.

Trente ans après la chute du Mur, alors qu’une biographie est en préparation au sujet du duo culte, un mystère plane sur les circonstances de la disparition de Peter. Et la perspective d’une actualité brûlante crée du remous dans le circuit des musées.

Qui a tué le peintre ? Usurpation d’identité, fraude, faux et usage de faux : tout accuse Petra.

L’enquête, entre Paris, Berlin et New York, révélera ce que la légende, jusque-là, avait tu.

La Femme périphérique est une passionnante plongée dans le monde de l’art, un vibrant premier roman qui pose la question des oubliées de la création.

Dernière mise à jour le 2024-07-24 / Liens affiliés / Images de l'API Amazon Partenaires

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