Voici un récit bouleversant qui transpire d’amour fraternel. Dans cet ouvrage, Gringe nous raconte Thibault, son frère schizophrène, et pose un regard sur lui même de son enfance à aujourd’hui. Il se confie en mettant des mots sur les maux.
Entre culpabilité et colère, Guillaume navigue comme il peut. Il réussit ce qu’il entreprend mais s’interdit d’être heureux. Pourquoi ? Pourquoi cette maladie a débarquée et enfermée Thibault dans un monde parallèle ? Pourquoi Guillaume aurait-il droit au bonheur alors que Thibault non ? Déchéance, décadence sont autant de remèdes inefficaces contre la maladie de son frère, pourtant Guillaume y a recours, comme pour se punir de ne pas être un grand frère parfait, de ne pas pouvoir alléger le fardeau de Thibault.
«Le grand frère malade de son frère malade. Voilà ce que je suis devenu.»
Comme une thérapie, une confession, Guillaume nous livre un témoignage intime avec l’aide de son frère qui a accepté de participer à ce livre et nous autorise à entrevoir son monde intérieur, insondable et complexe. Sans conteste, Thibault est doué pour manier le verbe. Comment ne pas éprouver de l’injustice devant un tel talent contraint de rester en berne à cause de la maladie ?
J’ai été profondément émue et touchée par ce lien fusionnel, qui ne nécessite aucune parole, qui semble plus fort que tout.
Il leur donne la force de se battre et se nourrit de l’amour de cette famille trop souvent jugée responsable (à tort) d’un environnement propice au développement de la maladie. Mais il faut bien trouver un coupable pour mieux accepter les choses…
Guillaume, Thibault, Thibault, Guillaume, les chapitres s’enchainent, s’alternent, parfois se confondent. Qui s’exprime ? La confusion règne volontairement durant quelques lignes pour mettre l’accent sur la similitude des deux frères, sur leur sensibilité, leur impuissance face au cataclysme de la maladie.
Un témoignage poignant sur un sujet encore bien trop tabou. Il fallait oser se livrer ainsi.
Je vous conseille ce petit bijou de lecture.
📚 Résumé :
« Il y avait cet énorme chêne près des toilettes des garçons, sur lequel je reproduisais les coups de pied retournés du Chevalier lumière, pour envoyer un signal aux inconscients qui t’auraient cherché des noises. Il ne pouvait rien t’arriver. Tu avais un frère dans la cour des grands, qui maîtrisait en théorie les rudiments du karaté et qui veillait sur toi. En théorie. Dans la pratique, ta garde rapprochée laissait parfois à désirer »
Deux frères L’un, candide, l’autre, rageur. Leurs parents ont mis au monde la parfaite antithèse.
Quand Thibault fonce, Guillaume calcule.
Si Thibault tombe, Guillaume dissimule.
Prise de risque contre principe de précaution. L’amour du risque face à l’art de ne jamais perdre .
En 2001 Thibault est diagnostiqué schizophrène
À cela, un chevalier Lumière ne peut rien. Sa bascule, il fallait la raconter Et aussi la culpabilité, les traitements, la honte, les visions, l’amour, les voyages, les rires, la musique et l’espoir. Alors, Thibault a accepté de livrer ses folles histoires Et ses voix se sont unies à celle de son frère.
Contre une maladie qui renferme tous les maux, les clichés, les fardeaux, ils ont livré bataille. À partir d’une tragédie universelle, ils ont composé un livre où douleur et mélancolie côtoient la plus vibrante tendresse.
Dernière mise à jour le 2024-12-04 / Liens affiliés / Images de l'API Amazon Partenaires