Survivantes de Cédric Sire

Je n’attendais pas moins d’un bon Cédric Sire… et j’ai été servie.

Farrah, Tanya, Kate et Cheryl ont toutes traversé l’enfer. Violences, séquestrations, traumas… elles sont des survivantes, et décident de ne plus jamais être des proies. Leur plan : retrouver ceux qui leur ont fait du mal. Et leur faire payer.

Le pitch est fort, la tension est là dès les premières pages. Et moi, j’ai été happée. Dévoré en quelques jours, ce roman m’a clairement rappelé la tension de Vindicta — du Sire à son meilleur niveau.

C’est rythmé, brutal, sanglant (même très), et clairement pas pour les âmes sensibles. Mais franchement c’est efficace, addictif, et parfaitement calibré pour ne laisser aucun répit au lecteur.

L’écriture est toujours aussi directe, nerveuse, viscérale. C’est sans fioritures, ça tape là où ça fait mal, et l’histoire se déroule toute seule. C’est le genre de thriller qui coche toutes les cases du page-turner.

Mais… ce n’est pas un coup de cœur.

Pourquoi ? Parce qu’à force de vouloir pousser les curseurs à fond, on frôle parfois l’overdose. Certaines scènes sont juste… trop. Trop énormes, trop invraisemblables, trop cinéma d’action américain. Des héroïnes blessées à moitié mortes qui reprennent la course comme si de rien n’était, les retournements de situation tirés par les cheveux… Oui, je sais que les femmes sont fortes, mais là, on repassera pour la crédibilité.

Et pourtant, j’ai vraiment aimé cette lecture. Le fond est fort, le propos féministe est clair, percutant, et salutaire. L’auteur n’épargne ni ses personnages ni le système. Il rend hommage à ces femmes qui ont survécu à l’indicible — et ça, c’est puissant.

Si Survivantes n’est pas parfait, il tient tout de même ses promesses. Un bon cru pour les amateurs de thrillers bien noirs, bien vénères, qui ne font pas semblant.