Tokyo, 2018. Un jeune métis africain sans histoire, sillonne les backrooms de la mégalopole pour retrouver Ibuki, un homme avec lequel il entretient une relation opaque. Mais tout bascule lorsque le corps mutilé de son amant est découvert dans un sex-club. Il entame alors une quête, non seulement pour identifier l’agresseur, mais aussi pour comprendre sa place dans une société gangrénée par l’homophobie et le racisme.
Ce narrateur sans identité précise est tout le monde et personne à la fois. Un homme camouflé, à l’image de ceux qui peuplent ces lieux souterrains où chacun cherche à exister dans l’anonymat.
Ce contraste saisissant entre vie débridée dans l’ombre et rigueur oppressante à la surface du Japon — où les hommes portent leurs costumes stricts comme des armures — est l’un des aspects les plus fascinants du roman.
L’homosexualité est le thème prédominant, mais le racisme n’est jamais loin. Le narrateur, métis tout comme la victime, est confronté à une société qui les place en marge. Ce malaise transpire tout au long du récit, amplifié par une écriture percutante et sans compromis. Les descriptions sont crues, les scènes volontairement sans filtre, créant une immersion totale dans un univers qui dérange autant qu’il fascine. L’auteur est dans la provocation, et c’est plutôt réussi.
Alors que je m’attendais à une enquête autour de l’agression d’Ibuki, ce roman noir prend une autre direction. L’intrigue devient une quête de soi, où le narrateur navigue entre rage, désir et questionnements existentiels. Cette dimension introspective apporte une profondeur inattendue, bien que la seconde partie du récit m’ait quelque peu déroutée par son aspect très perché.
Malgré cette réserve, cette lecture ne laisse pas indifférent et mérite d’être découverte pour son sujet, son style unique et les messages puissants qu’elle véhicule sur la société japonaise.
- Ando, Jose (Author)
Résumé :
Tokyo. 2018. Dans un Japon gangréné par l’homophobie, le narrateur, métis africain sans histoire et sans nom, épuise sa solitude au hasard d’une backroom de la mégapole. Un moyen comme un autre de croiser Ibuki, blackmix et homosexuel comme lui, avec lequel il a noué une relation opaque, faite de silences et de rencontres à la dérobée.
Mais quand on retrouve le corps de son amant dans l’une des cabines du sex club, les questions se bousculent. Qui a laissé Ibuki à demi-mort, lardé d’entailles et souillé d’excréments ? Pourquoi ? Surtout : comment retrouver la trace du coupable dans un demi-monde obsédé par l’anonymat ?
Dernière mise à jour le 2025-03-26 / Liens affiliés / Images de l'API Amazon Partenaires